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Surélévation de l’ordinaire

ArchitecteArthur PerbetTypologiesurelevation
AvecAdequat ingénierieAnnée2020
Maîtrise d'ouvrageprivéeSurface147 m2
LieuBordeauxCoût200 000 € ht

PRAd’A 2022 : Lauréat du prix régional d’architecture de Nouvelle-Aquitaine dans la catégorie « M »

Commande

Un jeune couple souhaitant s’installer dans la métropole bordelaise fait l’acquisition d’une petite échoppe de 50 m², avec l’idée qu’elle pourrait être agrandie. Située à l’intersection de deux rues et dépourvue de jardin, l’échoppe ne peut être agrandie que par une surélévation.

Ressources

Les premières réflexions du projet interrogent notre capacité à utiliser des ressources naturelles pour réparer, agrandir et transformer le patrimoine existant. Elles s’inscrivent dans un travail de recherche sur les matériaux de constructions en Nouvelle-Aquitaine, mené avec des partenaires sur plusieurs projets.
Une solution en bois apparaît comme une solution adaptée afin d’éviter les reprises de fondations existantes. Pour ne pas utiliser des bois d’ossatures en sapin produit majoritairement dans le jura, les pays scandinaves ou en Russie, une structure en douglas provenant du limousin est privilégiée. Des poteaux massifs posés sur la façade de pierre existante portent la nouvelle toiture. Un complexe isolant en fibres de bois ou une fenêtre se glissent entre chaque poteau. A l’intérieur de la surélévation, un doublage en fibre végétal évite tout pont thermique dans l’enveloppe.

Plan

La maison existante ne possède qu’un niveau de 50 m² situé légèrement au-dessus du niveau de la rue. En dessous, il existe deux petites caves séparées, accessibles seulement depuis la rue par des ouvrants extérieurs. A l’intérieur de ces caves, la faible hauteur sous plafond ne permet pas de se tenir debout.

Le plancher existant qui sépare le rez-de-chaussée de la cave est usé, rongé par les insectes et mal construit. Le refaire est une opportunité pour le remonter légèrement sous le niveau des fenêtres de façon à augmenter la hauteur sous plafond de la cave et ainsi pouvoir l’habiter, libérant ainsi 50 m² de surface utile pour le sous-sol.

Le rez-de-chaussée légèrement en surplomb sur la rue, moins lumineux, contraint par les ouvertures existantes, accueille les espaces de nuits avec deux chambres, une pièce d’eau, un sanitaire et un dressing. Le nouvel étage, plus lumineux, accueille la pièce de vie en double hauteur. Encore au-dessus, encastrée dans la toiture, une terrasse tropézienne apporte de la lumière supplémentaire à la pièce de vie par une large ouverture.

Pour circuler entre les quatre étages de la maison un escalier en bois structurel, dimensionné pour porter les planchers, traverse toute la construction. Conçu sans contremarches il permet de diffuser la lumière entre les étages et de ventiler naturellement la maison. A la saison chaude, l’imposte ouvrant de la porte d’entrée permet l’accélération de cette ventilation naturelle source de rafraîchissement.

Crédit photos : Agnès Clotis